S’engager bénévolement au sein de l’Organe d’administration (OA) ou de l’Assemblée Générale (AG) d’une ASBL revient à exercer ce qu’on appelle du bénévolat de gestion. Ces bénévoles aux compétences très prisées constituent une denrée rare pour les associations.
Le bénévolat de gestion, au sein des organes d’administration (OA) ou des assemblées générales des associations sans but lucratif (ASBL), représente un enjeu majeur pour ces organisations.
Au cours de notre entrevue avec Caroline Davini, directrice de la MPA de Charleroi, nous plongerons dans le concept de « bénévolat de gestion » pour découvrir les résistances et craintes qui l’entourent, ainsi que les stratégies pour mobiliser efficacement les bénévoles au sein des organes de gestion des ASBL.
Experte incontournable des associations, Caroline Davini nous éclairera également sur les compétences requises tant du côté des bénévoles que des responsables d’ASBL pour promouvoir une gouvernance efficace au sein de ces structures. Rencontre.
Les bénévoles de gestion, une denrée rare pour les ASBL
MonASBL.be : Quelle est l’origine et la portée du concept de « bénévolat de gestion » ?
Caroline Davini : Le statut des bénévoles est encadré par la loi du 3 juillet 2005 relative aux droits des volontaires. Cette loi vise les bénévoles tels que nous les connaissons, à savoir des citoyens qui s’engagent bénévolement dans un organisme sans but lucratif.
À la MPA, nous avons toujours considéré que les citoyens qui s’investissent dans les organes d’administration, anciennement appelés conseils d’administration, ainsi que dans les assemblées générales le font également à titre bénévole.
Cependant, il a fallu attendre la promulgation de la loi du 1er mars 2019, qui modifiait la loi de 2005, pour que les personnes occupant un mandat dans un organe de gestion d’une ASBL soient assimilées aux bénévoles.
Depuis lors, on parle de bénévolat de gestion. Cette modification de la loi a permis de clarifier un statut qui était quelque peu ambigu jusqu’alors.
MonASBL.be : Peut-on affirmer que les bénévoles de gestion sont une denrée rare pour les ASBL ? Est-il difficile de recruter certains profils ?
Caroline Davini : Oui, on peut le dire. C’est en effet l’une des problématiques le plus importantes des petites ASBL qui nous consultent. Je cible davantage les petites ASBL, car les organisations plus importantes sont souvent institutionnalisées et sont donc liées par des contrats de gestion ou des contrats-programmes qui définissent les catégories de représentants de l’ASBL.
En revanche, les petites ASBL ne sont pas soumises à ces contraintes. Elles peuvent éprouver des réticences à mobiliser des personnes pour intégrer leurs organes de gestion. Cependant, une fois ces appréhensions surmontées, elles rencontrent des difficultés à recruter des bénévoles possédant une expertise spécifique.
« Même s’il n’existe pas juridiquement, le sentiment de paternité dans les ASBL est énorme »
MonASBL.be : Quelles sont les appréhensions des responsables d’ASBL lorsqu’il s’agit d’envisager l’intégration de bénévoles experts au sein de leurs organes de gestion ?
Caroline Davini : L’une de leurs principales craintes réside dans le…
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