Véritable immersion dans l’univers professionnel, le premier stage en soins infirmiers permet à l’étudiant de développer des compétences réflexives et de mettre en pratique ses connaissances théoriques. Mais cette première confrontation avec les patients et les professionnels de la santé n’est pas exempte de stress pour l’étudiant.
Pour préparer au mieux ce grand saut dans l’inconnu, Le Guide Social a demandé à Kevin Sciuto de nous livrer 10 conseils. Infirmier spécialisé en Soins Intensifs et Aide Médicale Urgente depuis presque 20 ans, il encadre les étudiants inscrits au bachelier en Infirmier Responsable de Soins Généraux en tant que Maitre de Formation Pratique à la Haute Ecole Louvain en Hainaut (HELHa) à Charleroi.
Les stages jouent un rôle essentiel dans le cursus des étudiants inscrits au bachelier en Infirmier Responsable de Soins Généraux. Ils leur permettent en effet de découvrir et d’avoir une connaissance de tous les domaines au terme de leurs quatre années d’études. « Ils effectuent un stage en maison de repos et en milieu hospitalier durant la première année. Il s’agit essentiellement d’un stage d’observation. L’étudiant va apprendre les pratiques de base du métier : l’aide à la toilette, le soutien pour manger, la réfection du lit, de la chambre, les règles de base d’hygiène hospitalière… c’est ce qu’on appelle l’AVQ pour aide à la vie quotidienne. C’est le fondement de la profession », précise Kevin Sciuto, Maitre de Formation Pratique à la Haute Ecole Louvain en Hainaut (HELHa).
« Mais c’est en deuxième année que l’étudiant réalise véritablement son premier stage. Il sera affecté à une unité au sein de laquelle il va apprendre les techniques de pansements, la surveillance de perfusion, la préparation de médicaments intraveineux, l’administration de médicaments via la perfusion, etc. Durant cette deuxième année, l’étudiant a l’occasion de réaliser trois stages différents en soins généraux », poursuit l’infirmier.
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En troisième année, l’étudiant découvre le milieu de la santé mentale, la pédiatrie et la promotion de la santé, en plus des deux stages en soins généraux. En année terminale, il découvre le pôle aigü (services de réanimation, d’urgences et quartier opératoire), le secteur extrahospitalier et peut réaliser un stage au choix en lien avec son projet professionnel.
Le stress monte à l’approche du premier jour de stage
Une fois sur le terrain, l’étudiant fera face à des réalités parfois complexes comme la nudité des corps, la maladie curable ou incurable, la douleur, la mort. Il sera confronté à des histoires de vie difficiles et à des contextes socio-économiques lourds… « Mais il vivra aussi des moments tellement positifs… », contrebalance d’emblée l’infirmier. « Il recevra de la reconnaissance de la part des patients, des familles et des professionnels de la santé pour le soutien, l’écoute, l’empathie et pour le travail qu’il effectuera dans le respect d’autrui… ».
A l’approche de cette première rencontre avec les patients et les professionnels de la santé, il est tout naturel que l’étudiant puisse se sentir stressé. « C’est un saut dans l’inconnu, c’est toujours effrayant mais nous mettons tout en place pour préparer au mieux l’étudiant », rassure le Maitre de Formation Pratique.
Il y a trois ans, ce professionnel de la santé a eu l’envie de partager son expérience et de renouer « autrement » avec le milieu hospitalier qu’il avait quitté quelques années auparavant. « Après 3 ans d’études à la Haute Ecole Roi Baudouin (site de Jolimont) pour devenir infirmier gradué, j’ai réalisé une spécialisation en SIAMU (Soins Intensifs et Aide Médicale Urgente) à la Haute Ecole Europe – l’IESCA à Gilly. Pendant mes stages, j’ai découvert les urgences et le SMUR (Structures Mobiles d’Urgences et de Réanimation) et j’ai tout de suite su que je voulais travailler dans ce service », confie-t-il.
Diplômé le 30 juin 2004, il réalise son premier jour de travail le 1er juillet de la même année au service des urgences de l’hôpital de Jolimont avant de rejoindre, deux ans plus tard, les urgences de l’hôpital civil de Charleroi. « Je faisais les nuits une semaine sur deux, ce qui me laissait du temps, durant la semaine de récup’, pour faire des domiciles. J’ai commencé le travail à domicile il y a 12 ans et j’en fais toujours actuellement. Mais assez vite le monde hospitalier a commencé à me manquer dans son approche avec le patient et dans sa dimension clinique : c’est tout à fait différent du travail à domicile. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai postulé à la HELHa comme Maitre de Formation Pratique. »
Depuis lors, Kevin Sciuto accompagne les étudiants dans la construction de leur projet professionnel. Son expérience en tant que professionnel de la santé couplée à ses observations auprès des étudiants sur le terrain lui permettent de délivrer 10 précieux conseils qu’il a accepté de confier au Guide social.
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10 conseils à suivre avant son premier jour de stage
1. Réviser avant son premier stage
C’est LE conseil numéro un : réviser avant son premier jour de stage. « C’est super important de revoir les bases vues au cours », assure Kevin Sciuto. « Il faut réviser les « PT » : les prestations techniques englobent les prestations liées aux pansements, à la préparation et la surveillance des perfusions, à la préparation des médicaments, à la réalisation des soins d’hygiène et des soins annexes. Je conseille aux étudiants de tout revoir. »
Autre conseil : revoir la matière et l’anatomie en lien avec le service dans lequel l’étudiant réalise son stage. « Si l’étudiant va en cardiologie, par exemple, il faut revoir toute l’anatomie et la physiopatho du cœur. Imaginons qu’il soit confronté à un patient souffrant de décompensation cardiaque et qui présente des œdèmes aux membres inférieurs, il faudra qu’il sache pourquoi ce patient a ces œdèmes liés à la décompensation cardiaque.
Dans un service, le patient peut présenter d’autres pathologies que celles directement liées à l’unité dans laquelle il se trouve. Dans ce cas, c’est important en rentrant chez soi après sa journée de stage d’aller vérifier les nouveaux termes entendus. Il faut s’informer. C’est très fatigant pour l’étudiant d’être en stage car il réceptionne non-stop des informations, c’est de l’acquisition de savoirs et de savoir-faire de manière continue. »
2. Avoir une bonne hygiène de vie durant le stage en soins infirmiers
Cette acquisition d’informations permanente nécessite d’avoir une hygiène de vie irréprochable. Rentrer tard ou faire la fête la…
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