Laura Vaudon, 37 ans, est Maitre de Formation Pratique à la Haute Ecole Louvain en Hainaut (HELHa). Sur le campus du département de Gilly (Charleroi), l’infirmière spécialisée en oncologie accompagne les étudiants inscrits au bachelier en Infirmier Responsable de Soins Généraux.
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« Le métier de Maitre de Formation Pratique ? Je voulais partager mon expérience, être dans la transmission ! »
Le Guide Social : Quel a été votre parcours professionnel avant de vous lancer dans l’enseignement ?
Laura Vaudon : Je suis détentrice d’un diplôme d’Etat d’infirmier obtenu en 2006 après des études réalisées à Metz. J’ai débuté ma carrière à Nancy dans les soins infirmiers en transplantation rénale puis en chirurgie cardiaque et enfin en neurologie à Metz durant trois ans.
Après cette première expérience en France, j’ai quitté la Lorraine pour rejoindre la Belgique. J’ai travaillé à partir de 2009 en unité d’oncologie au Chirec. En 2013, j’ai créé la fonction de coordination de soins en oncologie sur le site de Braine l’Alleud et j’y suis restée jusque 2021.
Le Guide Social : Qu’est-ce qui vous a ensuite amenée à exercer le métier de Maitre de Formation Pratique ?
Laura Vaudon : Je voulais partager mon expérience, être dans la transmission. J’ai commencé en 2017 alors que j’exerçais toujours à l’hôpital. J’ai été engagée pour une fraction d’ETP comme MFP à la HELHa auprès des étudiants infirmiers en spécialisation oncologie et puis auprès des étudiants en bachelier infirmier en soins généraux. J’ai tout de suite apprécié l’accompagnement personnalisé proposé à chaque étudiant au sein de la HELHa.
Le Guide Social : Comment décririez-vous votre profession de Maitre de Formation Pratique ?
Laura Vaudon : En tant que MFP, notre objectif est d’amener les étudiants à accompagner une personne dans sa globalité durant un épisode de soins. Nous accompagnons les étudiants dans leur processus d’apprentissage et d’acquisition de compétences tant théoriques que pratiques durant le stage. Nous menons des supervisions de manière individuelle et collective en tenant compte de l’orientation qu’ils veulent prendre pour co-construire leur projet professionnel. Nous suscitons également un questionnement qui fait le lien entre la théorie et la pratique en intégrant une réflexion sous tendue par l’éthique. Nous amenons les étudiants à adopter une réflexion critique pour mettre en œuvre leur démarche en soins.
Etre enseignant, c’est aussi offrir une dimension pédagogique et humaine. C’est motiver les étudiants et les soutenir face aux situations émotionnelles complexes. Cela nécessite également de réaliser un diagnostic du parcours de compétences des étudiants et c’est l’art de transmettre ce diagnostic. En tant que MFP, il est primordial de savoir donner un feedback orienté solutions. Nous devons relever ce qui est déjà bien ancré et ce qui est à améliorer et développer. Nous apprenons aux étudiants à s’autoévaluer et à intégrer qu’un patient, c’est avant tout une personne qu’ils accompagnent dans un épisode de sa vie.
A titre personnel, j’accompagne les étudiants de 3e et 4e année bachelier en Infirmier Responsable de Soins Généraux et les étudiants qui suivent la spécialisation en Oncologie. Nos étudiants ont l’occasion de se rendre dans divers lieux de stage afin d’enrichir leur parcours professionnel. Nous avons de nombreux partenariats avec des hôpitaux de la région comme le GHDC, Marie Curie, CNDG, Chirec à l’hôpital de Braine L’Alleud, NDG de Gosselies et le groupe Jolimont … des régions plus lointaines et plusieurs Hôpitaux Universitaires.
« Les motivations des étudiants : le sentiment d’utilité, la prise en soin, la bienveillance… »
Le Guide Social : La pandémie a-t-elle eu un impact dans l’apprentissage de vos étudiants ?
Laura Vaudon : Oui, bien sûr. Lors de la pandémie, nos étudiants ont renforcé les équipes de diverses structures de manière très professionnelle. Les équipes de terrain ont accompagné au mieux nos étudiants. Cela nous a permis de développer des partenariats extraordinaires avec diverses institutions comme les hôpitaux, les structures de soins à domicile ou encore les maisons de repos. Chaque secteur a été touché. Nous avons d’ailleurs mis en place une cellule d’accompagnement pour débriefer avec nos étudiants les situations qui ont été difficiles.
Le Guide Social : Pourquoi les jeunes se lancent-ils dans des études d’infirmier ?
Laura Vaudon : Ils sont animés par le souhait de venir en aide à autrui et/ou sont attirés par la science et/ou la technologie. C’est une formation à la fois scientifique et humaine. Parmi les éléments ou les valeurs qui reviennent souvent lorsque l’on questionne leurs motivations, on retrouve le sentiment d’utilité, la prise en soin, la bienveillance. Ce choix est aussi souvent lié à leur parcours de vie. Ce n’est jamais lié au hasard. Enfin, je dirais qu’ils recherchent également la diversité qu’offre le métier d’infirmier. Je n’ai jamais vécu la même journée. D’un jour à l’autre ou d’une nuit à l’autre, tout peut changer car les patients sont toujours différents.
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