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Charles Zampi est maitre-assistant et maitre de formation pratique à la Haute Ecole Provinciale de Hainaut – Condorcet à Marcinelle (Charleroi). Il est chargé de cours auprès des étudiants qui se destinent à devenir assistants sociaux. Il est chargé également de l’encadrement de leur stage. Celui qui a été durant 10 ans travailleur social dans le secteur de l’Enfance défend la profession avec ferveur et conviction.Pour ce professeur inspirant, il faut effacer la vision misérabiliste du métier d’assistant. social.e.

 

Charles Zampi, ancien travailleur social et actuel enseignant nous parle des motivations des futurs assistants sociaux, de leur formation, des attentes des praticiens sur le terrain et nous rappelle surtout combien ce métier est essentiel… Rencontre.

« On ne peut travailler dans un même service pendant 40 ans »

Le Guide Social : Vous êtes diplômé de l’école où vous travaillez à présent, racontez-nous comment vous êtes devenu maitre-assistant et maitre de formation pratique après vos études d’assistant social…

Charles Zampi : J’ai fait ce que l’on appelait à l’époque un graduat, ici même, dans cette école que l’on nommait l’IPSMA avant de devenir Condorcet. J’ai été diplômé en 2000 et j’ai directement réalisé un remplacement durant 6 mois comme assistant social à l’Université du Travail. J’ai ensuite été engagé à l’ONE, à Bruxelles, où je suis resté durant 10 ans. C’était un travail très généraliste autour des familles et de situations liées aux négligences et violences intrafamiliales, à des procédures d’adoption, aux problèmes d’addiction, aux décès en néonat’, aux grossesses à risque, etc. C’était très intense et épuisant psychologiquement. En parallèle, j’ai obtenu un master en sciences du travail à l’UCL, ce qui m’a permis de devenir coordinateur social à l’hôpital Saint-Pierre. Je coordonnais le projet de CAP48 mais je me suis vite rendu compte que la coordination, ce n’était pas fait pour moi.

Le Guide Social : Et après  ?

Charles Zampi : Après 10 ans, j’étais épuisé par le métier, éreinté par les placements d’enfants. Dans l’action sociale, on est tellement dedans qu’on finit par trouver ça normal et puis… on craque. On ne peut travailler dans un même service pendant 40 ans. Heureusement, on peut changer de type d’accompagnement.

Le Guide Social : Qu’est-ce qui vous a fait changer de secteur  ?

Charles Zampi : Il y a eu une situation de trop. Un accompagnement de trop. Un placement de trop. Je me suis dit que le travail d’accompagnement avec les enfants c’était fini. J’ai donc changé de job tout en restant à l’ONE  : j’ai rejoint les Hôpitaux Iris sud. Je faisais de l’accompagnement auprès des femmes et des couples atteints du HIV. En parallèle, je me suis lancé dans un deuxième master en anthropologie et je suis parti au Togo faire une étude sur le HIV. Je voulais comprendre pourquoi les patients choisissaient de se tourner vers les guérisseurs plutôt que de suivre les traitements qu’on leur proposait. En 2010, j’ai fait un remplacement en temps partiel comme MFP –Maitre de formation pratique- à Condorcet. J’étais toujours travailleur social à Bruxelles, à ce moment-là. Puis en 2012, on m’a proposé un temps plein comme MFP et Maitre-assistant. Je donne à présent des cours d’éthique et déontologie, de méthodologie et d’anthropologie.

Le Guide Social : Pourquoi avoir quitté le terrain pour vous consacrer à 100% à l’enseignement  ?

Charles Zampi : J’avais envie de transmettre et sur le plan personnel, ce retour à Charleroi répondait aussi à des raisons familiales.

« Les étudiants AS ont envie de protéger les personnes qui en ont besoin »

Le Guide Social : Pour quelles raisons les jeunes se lancent-ils dans des études d’assistant social ?

Charles Zampi : De manière générale, je pense que les étudiants AS ont la motivation de vouloir aider, de vouloir changer ce qu’ils estiment devoir l’être. Ce qu’ils voient à la télévision, dans la rubrique fait divers, suscite chez eux de la colère. Ils ont envie de protéger les personnes qui en ont besoin.

Certains jeunes se lancent dans ces études parce que dans leur parcours, ils ont connu un.e assistant.e social.e et ils veulent donner l’aide dont ils ont bénéficié. D’autres encore rêvent de devenir psychologue ou criminologue et commencent par un bachelier AS avant de poursuivre leurs études. Pour d’autres enfin, le choix de ce cursus est une suite logique par rapport à leurs secondaires où ils ont suivi des cours en sciences sociales.

Le Guide Social : Que doivent savoir les étudiants avant de se lancer dans des études d’assistant social ?

Charles Zampi : C’est une formation en 3 ans qui laisse beaucoup de liberté à l’étudiant.e. Et qui permet du mûrir énormément en peu de temps. C’est l’étudiant.e qui choisit ses lieux de stage en fonction du secteur qui lui plait. La formation –qui se veut généraliste- est très étoffée pour que chacun puisse y trouver son compte en fonction de ses aspirations.

« C’est un métier qui offre de nombreux débouchés et qui permet de mener une carrière qui n’est pas linéaire »

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