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Face à la montée de la précarité dans les grandes villes, le tout premier Relais social de Wallonie est créé en 2001 à Charleroi. Des dispositifs identiques voient ensuite le jour dans six autres villes au sud du pays . Acteur local majeur dans le tissu social, le Relais social permet de réunir des opérateurs associatifs et publics autour d’un objectif commun : la lutte contre la grande précarité. Vingt ans après la création de ce dispositif, Suzanne Huygens, la première coordinatrice du Relais social de Charleroi et son actuelle directrice Géneviève Lacroix se retrouvent le temps d’une interview croisée. Ces deux interlocutrices incontournables sur les questions liées au sans-abrisme nous expliquent comment l’action sociale s’est construite au fil de ces deux décennies pour dépasser la seule satisfaction des besoins primaires et permettre le passage de l’urgence à l’insertion.

« Une bonne fée s’est penchée sur le berceau du Relais social de Charleroi, nous confie d’emblée Suzanne Huygens, le partenariat entre les services publics et associatifs s’est mis en place grâce à leur enthousiasme ». C’était en 2001. L’entrée dans le nouveau millénaire sera pour les deux principaux centres urbains wallons l’occasion d’accueillir chacun sur son territoire une structure tout à fait innovante, une sorte de laboratoire du social. Comme l’écrit Marjorie Lelubre, « des formes embryonnaires des Relais sociaux en devenir sont inaugurées d’abord à Charleroi ; à Liège ensuite (2003). Le Ministre wallon Thierry Detienne souhaite pouvoir tester le dispositif in situ avant de le couler dans un décret en bonne et due forme ».